Lucie Alexis

La télévision publique à l’épreuve du numérique

Depuis plusieurs années déjà, on observe, à la télévision publique française, une dichotomie entre un « recyclage » des programmes et une volonté d’investir les « plateformes » pour, entre autres, conquérir de nouveaux publics. Si les nouvelles écritures audiovisuelles développées depuis le mitan des années 2010 à France Télévisions (vidéos courtes, « transmédia », contenus pour les réseaux socio-numériques…) placent le groupe dans une dynamique créative s’agissant des contenus et des formats, une permanence de logiques linéaires s’observe. Dans le même temps, les contenus télévisuels ne sont pas toujours dissolubles dans la « plateformisation ». Nous nous inscrivons dès lors dans les réflexions menées autour des spécificités du service public audiovisuel et des mutations des médias traditionnels pour étudier les liens qu’ils entretiennent avec les « plateformes » et examiner le retravail des formats de la télévision.

Lucie Alexis est Maîtresse de conférences à l’Université Grenoble Alpes au sein du GRESEC et chercheuse associée au CARISM. Ses recherches portent principalement sur les mutations de la télévision, l’évolution des formats audiovisuels (formes brèves, podcasts, extension de la télé-réalité…) et la circulation des archives audiovisuelles sur les médias en ligne.

Charline Blanc

Le tutoriel vidéo en ligne : un nouveau genre médiatique ?

Cette communication propose de s’interroger sur le tutoriel vidéo en ligne comme nouveau genre médiatique. Le visionnage de vidéos en ligne est devenu un mode d’accès important aux tutoriels vidéos.[1] L’essor de ce format est fortement lié au développement du web participatif (Beaudouin, 2018 ; Bruns, 2008 ; Proulx, 2020) ainsi qu’à celui des outils de production et de diffusion (Scopsi, 2010).

Habituellement, une distinction est faite entre les “cybergenres” émergents sur le web et ceux qui existent déjà dans les médias traditionnels (Maingueneau, 2013). En considérant le tutoriel vidéo comme genre, cette communication permet de se demander si ce genre est le même selon le média sur lequel il est diffusé.

Pour éclairer cette question, les différences de consommation entre les médias traditionnels et les médias en ligne seront abordées à travers une approche comparative. Du côté des médias traditionnels, il s’agira spécifiquement des consommations de télévision hors ligne ou traditionnelle, c’est-à-dire la consommation qui se fait sur le poste de télévision (Dejean, Lumeau, Peltier, 2021). Du côté des médias en ligne, nous nous intéresserons aux plateformes de culture et de connaissances (Flichy, 2019).

Dans la perspective de s’intéresser aux usages différenciés des plateformes en ligne, les résultats d’une enquête mêlant 16 entretiens semi-directifs ainsi qu’une observation des dispositifs sociotechniques utilisés seront présentés.

[1] « 82% des français regardent des vidéos sur le Web » selon l’étude « Consultation de vidéos en ligne : les usages des Français ». BVA. 2018.

Alexis Blanchet

Playdate, une plateforme qui fait plateforme à l’heure de la décroissance technique

Le marché de la console de jeu vidéo est connu pour être depuis les années 1980 un oligopole restreint dominé par quelques entreprises américaines et japonaises (Atari, SEGA, Nintendo, Sony, Microsoft…) qui commercialisent les machines et les logiciels en cédant aux éditeurs-tiers la possibilité de publier sur leur plateforme. Conçue par la société américaine Panic Inc. en collaboration avec l’entreprise d’électronique suédois, Teenage Engineering, la Playdate est une console portable de jeux vidéo commercialisée depuis juin 2021. Son modèle d’exploitation interroge car l’acquisition de la console correspond également à la mise à disposition d’une saison de vingt-quatre programmes originaux issus de la création indépendante. Plateforme ou service, la Playdate inaugure-t-elle un nouveau modèle de commercialisation des jeux vidéo où la plateforme se confond avec une offre éditoriale hors des jeux vidéo de consommation courante marquée par le minimalisme et un enjeu de curation ?

Alexis Blanchet est maître de conférences au département Cinéma et Audiovisuel de l’université Sorbonne Nouvelle. Il travaille actuellement sur l’histoire économique et culturelle du jeu vidéo en France. Il est l’auteur des ouvrages Des pixels à Hollywood (Pix’n Love, 2010), Les jeux vidéo au cinéma (Armand Colin, 2012), Jeux vidéo/Cinéma. Perspectives théoriques (Lecture > Play, 2016) et Une histoire du jeu vidéo en France (Pix’n Love, 2020). Il a récemment coordonné Lire les magazines de jeux vidéo (PUL, 2022) aux Presses universitaires de Liège.

Stéfany Boisvert et Dominique Gagnon

Le cas Rings of Power : tensions et factions au sein d’une communauté de fans

Les communautés de fans se multiplient voire se banalisent (Booth, 2018), notamment sous l’influence des médias socionumériques qui facilitent le développement de pratiques spectatorielles créatives (Bourdaa, 2016). L’imbrication de diverses pratiques de visionnement connecté favorise également le développement de forts « liens affectifs » avec les productions médiatiques et sérielles (Jenkins, 2018). Cette communication entend ainsi contribuer à documenter la manière dont les pratiques spectatorielles et créatives reliées à une série télévisée se reconfigurent à l’ère des plateformes numériques. Pour ce faire, nous présenterons les résultats d’une récente netnographie (Kozinets, 2010) qui visait à analyser les différentes communautés de fans et d’antifans (Gray, 2003) qui se sont formées en ligne autour d’un cas très médiatisé : celui de la série originale d’Amazon Prime Video, The Rings of Power (2022-). En plus d’une analyse de discours, cette recherche inclut une analyse multimodale des créations de fans et antifans (vidéos, memes, etc.), ce qui nous a permis d’identifier 17 postures interprétatives. La présentation de ces résultats permettra de montrer les tensions idéologiques, de même que les croisements qui se construisent parfois entre certaines « factions » (Johnson, 2017), tout en rappelant l’importance de demeurer vigilant·e·s à l’égard des rapports de pouvoir qui se forment parmi les publics de séries télévisées.

 

Stéfany Boisvert est professeure à l’École des médias de l’UQAM et co-directrice du LaboPop (Laboratoire sur la culture de grande consommation et la culture médiatique au Québec). Ses recherches actuelles portent sur les services de vidéo sur demande au Canada, les nouvelles formes de création médiatique, les séries télévisées, de même que la représentation de la diversité culturelle, sexuelle et de genre dans les médias. Entre autres projets, elle réalise actuellement une recherche sur la production de contenus originaux francophones sur les services de télévision par contournement au Canada (CRSH 2020-2024).




Dominique Gagnon est étudiante au doctorat en communication à l’Université du Québec à Montréal. Après s’être intéressée à la représentation de l’actualité politique dans l’émission Saturday Night Live pour son mémoire de maîtrise, Dominique a décidé de se pencher sur les études de fans dans le cadre de ses études doctorales. Elle s’intéresse plus spécifiquement aux cyberviolences de genre véhiculées au sein de communautés de fans de franchises médiatiques féminisées. Elle est membre étudiante du CRILCQ, du LaboPop et du RéQEF.

Deborah Castro

 

Broadcast TV drama and Global Platforms: Analyzing the representation of place in fiction that must travel

Video-on-demand platforms have offered broadcast TV dramas a second (international) life. Broadcasters from all over the world have signed agreements with VOD platforms, such as Netflix, to allow them to become the second window of their local productions or to participate as co-producers. These connections between global platforms and local broadcasters can have an impact on the creative process. As Hilmes, Pearson and Hills (2019, p. 9) argued, in the current globalized market, “producers come under pressure to produce less locally specific content in favor of content that travels well”. This could bring the risk of local audiences being exposed to productions created not for them, but “for the rest of the world”.

Drawing on the above, this presentation seeks to analyze the representation of place in recent TV dramas that were produced for broadcast TV but which were also circulated through global platforms, in particular through Netflix. Taking Spain as a case study, we will build upon Lotz and Potter’s (2021) categorization of placeless, placed, and place-based stories to carry out an exploratory qualitative textual analysis of the following TV drama series: Fariña (2018, Antena3), Entrevías (2022, Telecinco) and Fugitiva (2018, Radio Television Española). The results obtained will be complemented by the analysis of secondary data, such as press interviews with members of the creative teams.

 

Dr. Deborah Castro is an Assistant Professor in Media Studies at the University of Groningen, The Netherlands. Her research interests lie in the fields of television and audience studies. In 2020, she was awarded a Marie Skłodowska-Curie Individual Fellowship (European Commission) to investigate local residents’ perceptions of media representations of their place of residence as well as local residents’ support for film tourism initiatives in Spain. Her work has appeared in peer-reviewed journals such as Convergence: The International Journal of Research into New Media Technologies (2021), Television & New Media (2021) the European Journal of Cultural Studies (2022) and Tourism Management Perspectives (2023). She is also a research fellow at ITI-LARSyS (Portugal) and vice-chair of the Television Studies Section at the European Communication Research and Education Association.

The results presented will be based on a study done in co-authorship with dr. Concepción Cascajosa-Virino, Senior Lecturer at Carlos III University of Madrid, where she is the Head of the Department of Communication and member of the research group TECMERIN.

Maud Ceuterick

How to remain relevant in a post-#metoo global streaming context: Public service and the strength of the local, the case of Norwegian public television series Exit

Through considering the Norwegian national broadcaster NRK’s “most-watched drama series of all time” Exit (2019-2023) (Myhre 2023) as a case study, I look at how the increasing economic and political pressure of global streaming platforms have transformed the production practices of national television broadcasters such as NRK’s. This paper also studies the impact of social movements such as #MeToo on audiovisual policies and incentives promoting gender equality on screen and on content produced by the national Norwegian television broadcaster. The methodology combines textual analysis with the qualitative analysis of expert interviews with key informants at the national funding body Norwegian Film Institute and at NRK, including producers, writers, and the heads of drama and of diversity who worked on the show Exit and beyond.

 

Maud Ceuterick (University of Bergen, Norway) is the project leader of the European collaborative project “DIGISCREENS: Identities and Democratic Values on European Digital Screens: Distribution, Reception, and Representation” (Funded by CHANSE-Horizon 2020, 2022-2025), investigating streaming strategies, representation and reception in five European countries. Her research on gender, race, space and power relations on screen in contemporary film and digital media appears in her monograph Affirmative Aesthetics and Wilful Women: Gender, Space and Mobility in Contemporary Cinema (Palgrave Macmillan, 2020).

Joyce Cimper

Productions faniques : pour un investissement auditif de la diégèse

 

Les créations faniques offrent la possibilité d’accéder aux mondes fictionnels des séries télévisées via des productions aurales.

Il s’agit de comprendre comment en se faisant sound designers le fans participent à l’expansion des diégèses.

Seront ainsi étudiées ici diverses types créations postées sur YouTube : les ambiences, les ASMR roleplay ainsi que les reality shifting videos qui ont pour but d’aider les auditeurs à transiter vers l’univers de leur choix.

L’analyse menée permettra de repenser la dimension spatiale des œuvres du petit-écran qui ne peuvent s’explorer que progressivement, étant morcelés en une multitude d’épisodes et de paratextes participant à faire des séries des destinations culturelles prisées.

 

Joyce Cimper est actuellement doctorante à l’Université de Montréal où elle rédige une thèse sur les séries télévisées. Elle se concentre sur l’espace dans les/l’espace des séries, étudiant autant les enjeux esthético-narratifs que posent l’élaboration des « œuvres-mondes » aux équipes de production que la dimension éminemment spatiale de l’expérience télévisuelle elle-même.

Claire Cornillon

Pratiques de réception des séries sur TiKToK

 

Il s’agira de réfléchir à ce que fait le réseau social TikTok aux pratiques déjà anciennes de production de vidéos de fans. Autour de l’analyse de quelques exemples de productions réalisées par des fans autour de séries télévisées et de plateformes, je souhaiterais réfléchir aux formes présentes sur TikTok, aux usages de ce réseau et aux implications de son dispositif.

 

Claire Cornillon est Maîtresse de conférences en littérature comparée à l’Université de Nîmes et spécialiste des séries télé. Elle a publié Sérialité et Transmédialité. Infinis des fictions contemporaines, chez Honoré Champion en 2018. Elle co-dirige le Master Humanités et Industries créatives à l’Université de Nîmes et la collection Sérial aux Presses Universitaires François Rabelais.

Chloé Delaporte

Un mimétisme intermédiatique : les plateformes et le modèle cinématographique

Professeure des universités en études cinématographiques et audiovisuelles, Chloé Delaporte enseigne la sociologie et l’économie du cinéma au Département Cinéma, Audiovisuel, Nouveaux Médias de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3. Chercheuse au RIRRA (EA 4209), elle étudie les processus de hiérarchisation et de légitimation des oeuvres et des artistes au sein du champ cinématographique. Elle a particulièrement travaillé sur la catégorisation générique (Le Genre filmique, PSN, 2015), les festivals et prix cinématographiques (La Culture de la récompense, PUV, 2022) et la circulation internationale des films en contexte mondialisé (Géopolitique du cinéma, Le Cavalier bleu, 2023).

Greta Delpanno

Netflix et le contenu queer : la plateforme favorise-t-elle les produits LGBTQ+ ?

 

Il suffit d’ouvrir Netflix pour trouver plusieurs contenus arborant l’étiquette « LGBTQ+ friendly », attestant du nombre croissant de séries et de films qui abordent ces thématiques. Contrairement au cinéma traditionnel, où le grand écran est souvent réservé aux productions à gros budget ayant un fort potentiel commercial, les plateformes OTT comme Netflix bénéficient d’un modèle économique basé sur l’abonnement. Ce modèle leur permet de capitaliser sur le principe de la longue traîne, investissant à la fois dans des contenus destinés au grand public et dans ceux ciblant des audiences de niche. Le résultat est un catalogue extrêmement varié et compétitif qui vise à satisfaire un large éventail de goûts et de préférences.

Anne Kustritz note cependant que, dans les productions transmédiatiques, les récits centrés sur les personnages queer ou issus de minorités sont souvent relégués au second plan. Les contenus destinés au grand public restent majoritairement peuplés de personnages blancs, hétérosexuels, cisgenres et sans handicaps.

Il est également pertinent de se poser la question des motivations derrière cet investissement de Netflix et d’autres plateformes OTT dans des productions LGBTQ+. Est-ce par souci éthique ou simplement une stratégie commerciale? Dans ce contexte, notre objectif est d’explorer ces dynamiques en prenant Netflix comme cas d’étude, en analysant ses stratégies et en approfondissant la réflexion sur ce sujet.

 

Greta Delpanno est actuellement en deuxième année de doctorat en études cinématographiques, en cotutelle entre l’Université de Montréal et l’Université de Bologne. Ses recherches se concentrent sur la représentation des individus LGBTQ+ dans les séries télévisées italiennes. Au cours de sa première année, elle a participé à plusieurs conférences internationales, y compris FMSAC/ACECM et le 90e congrès de l’ACFAS. De plus, elle a organisé et présidé deux sessions lors de la conférence CAIS 2023. Elle a également collaboré à un projet de Labo Télé sur le thème de « Mieux comprendre l’amour dans les séries » et a produit des essais vidéo explorant les représentations télévisuelles de l’italianité.

Manuel Dupuy-Salle et Laurie Schmitt

Tënk, un modèle alternatif de plateforme de VàD : de son positionnement “militant” aux usages “engagés” de ses publics

 

Tënk, plateforme française de VàD, a un positionnement militant de défense du cinéma documentaire en diffusion et en production, s’inscrit dans un mode de gouvernance relevant de la coopérative et a des ambitions de franchise, notamment avec Tënk.ca au Québec. “Plateforme mutualisée” (Thuillas et Wiart, 2019, p. 25-26), il n’en reste pas moins que cette société est soumise à l’obligation de devoir gérer l’incertitude inhérente aux industries culturelles (Miège, 2017). Les acteurs de la VàD par abonnement doivent tout particulièrement veiller à gérer de façon optimale le cycle d’abonnement/désabonnement (CNC-CSA 2019 ; LeDiberder, 2019) en pensant notamment le design/ergonomie d’interface, les systèmes de recommandation, les catalogues, etc. Dans le cas de Tënk, un projet éditorial et politique très marqué et s’adressant à des passionnée.s, est-il nécessairement un atout destiné à se prémunir de l’incertitude des désabonnements ? En effet, proclamer des valeurs de militantisme concernant le documentaire est-il suffisamment rassembleur de publics de passionnés-militants “acquis à la cause” et prêts à rester engagés comme abonnés pour la plateforme ? Il apparaît au contraire que si ses publics sont sensibles à la démarche politique et éditoriale du service, ils n’en restent pas moins, comme tous publics, “mystérieux et insaisissables” (Dayan, 1992) : sont-ils des cinéphiles ? Sont-ils des docuphiles ? Sont-ils des militants non-cinéphiles ? Tënk se confronte à des questionnements permanents sur ses publics afin de développer son service : faut-il plus d’algorithmes de recommandation au risque de perdre les abonnés les plus exigeants ? Comment catégoriser les titres du catalogue afin d’aiguiller correctement les néophytes ? Pour quelles modalités de diffusion opter ? Notre réflexion articule les stratégies de Tënk et l’analyse de ses publics, dont nous proposons une typologie de profils et d’usages, pour montrer les différentes tensions en jeu. Nous nous appuyons sur des entretiens semi-directifs menés avec l’équipe de Tënk et sur une étude quantitative (questionnaire auprès de 712 répondants) et qualitative de ses publics (entretiens auprès de 46 abonnés) menée en 2022.

 

Manuel Dupuy-Salle est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Lyon 2. Chercheur à ELICO, ses travaux portent sur les mutations des pratiques culturelles et des formes de l’amateurisme contemporain au regard des usages sociaux des TIC numériques et de l’Internet. Il s’intéresse également aux stratégies socioéconomiques des acteurs du Web collaboratif (crowdfunding, streaming, réseaux socionumériques, etc.) dans le cadre des mutations des industries culturelles, de l’information et de la communication.



Laurie Schmitt est maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université Grenoble Alpes. Elle est chercheure au Gresec (Groupe de recherche sur les enjeux de la communication). Ses thématiques de recherche portent sur les mutations des industries culturelles et médiatiques et les stratégies d’acteurs accompagnant l’émergence de plateformes numériques  (de partage de vidéos, de financement participatif, de vidéo à la demande).

Ahmed El Kadib 

 

From Pixels to Votes: Understanding the use of Images in Political Messaging on Facebook

 

This study delves into how Moroccan political parties leverage images on Facebook. As established in scientific literature, images not only serve as a robust medium for communication, enhancing the visibility of political entities on social media, but also possess the intrinsic ability to invoke emotions and bolster message retention. Through the use of a netnographic approach, the research revealed that certain parties prioritize visual content over text, with these images capturing offline political events and simplifying intricate electoral messages for a broader audience. However, there’s an emphasized need for critical evaluation due to potential manipulations, ensuring authenticity and balanced representation.

 

Ahmed EL KADIB est actuellement doctorant en sciences de l’information à l’Université Paul Valéry Montpellier 3, au sein du CORHIS. Il est également attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’Université de Bourgogne, au laboratoire CIMEOS. Ses travaux de recherche se concentrent sur l’utilisation des réseaux sociaux numériques dans le domaine politique au Maroc.

Claire Estagnasié, Sara Germain et Valérie Reid

Prosumers des plateformes, être doublement plateformisés: l’hyperconnexion chez les gestionnaires de communauté québécois

 

Cette communication propose d’étudier les gestionnaires de communautés comme prosumers des plateformes (Toffler, 1980), au sens qu’iels en sont à la fois les producteurs, de par leurs activités professionnelles, mais aussi les principaux consommateurs des contenus des plateformes, et que cette double plateformisation les expose à des enjeux d’hyperconnexion numérique. Par leurs fonctions qui consistent à créer, planifier et exécuter des stratégies de communication pour les médias sociaux, combinées à l’injonction latente de se garder informés des dernières évolutions algorithmiques ou de l’actualité, les gestionnaires de communauté sont particulièrement exposés à l’hyperconnexion (Hassani, 2019).

Cette recherche est tirée d’un article en cours et se fonde sur les données collectées dans le cadre du projet ANTiC[1] qui a permis, sur trois ans, de collecter et d’analyser une quantité de données conséquente sur le travail des gestionnaires de communauté en ligne[2] du Québec. La méthodologie du projet repose sur une approche en trois temps: ethnographie en ligne (2 784 publications Facebook et 445 publications Instagram); 33 entrevues semi-dirigées avec des gestionnaires de communauté, complétées d’observations sur traces; et deux groupes de discussion. Ces données permettent de dresser un portrait compréhensif du phénomène d’hyperconnectivité dans la profession de gestionnaires de communauté en ligne au Québec, conséquence de la double plateformisation à laquelle iels sont confronté.e.s.

[1] Aussi connu sous le nom « Affects numériques et travailleurs du clic », ce projet est dirigé par le professeur Camille Alloing. Le projet ANTiC a bénéficié d’un financement du CRSH dans le cadre de son volet savoir.

[2] Le titre et les responsabilités de l’emploi varient selon l’organisation, mais nous utiliserons l’expression « gestionnaire de communauté en ligne » pour désigner l’ensemble de ces praticiens, dans le cadre de cet article.

 

Claire Estagnasié est candidate aux doctorats en communication à l’Université du Québec À Montréal (UQAM), et en sciences de la gestion à l’Université Côte d’Azur (UCA). Elle est affiliée au LabCMO (Laboratoire sur la Communication et le Numérique), au CIRST (Centre Interuniversitaire de Recherche sur la Science et la Technologie), au ReCoR (Groupe de recherche sur la communication organisante) et au Gredeg (Groupe de recherche en droit, économie et gestion). Ses intérêts de recherche se situent à l’intersection de ces deux disciplines, en théorie de l’organisation, et s’articulent autour des nouvelles pratiques du travail et de la communication organisationnelle. Plus précisément, sa thèse porte sur la dimension sensible du travail à distance dans le cadre du télétravail de partout.



Sara Germain est étudiante au doctorat en Communication de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Dirigée par Mélanie Millette, son projet de thèse porte sur les groupes féministes issus de la diaspora russophone au Canada et la contestation des normes patriarcales dans la Fédération de Russie à travers les technologies numériques. Sa recherche est financée par le Fonds de recherche du Québec en Société et culture (FRQSC). Sara Germain est également chercheuse étudiante pour le Laboratoire sur l’influence et la communication (LabFluens), l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF), le Laboratoire sur la communication et le numérique (LabCMO) et le Réseau québécois en études féministes (RéQEF).

 

Valérie Reid est étudiante au doctorat en communication à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), sous la direction d’Alexandre Coutant et Christine Thoër. Sa thèse porte sur le rôle des pratiques médiatiques dans la construction identitaire des jeunes adultes s’identifiant comme féministes. Valérie Reid est actuellement la coordonnatrice de l’Espace de recherche et d’expérimentation sur les usages numériques (Espace UN) et membre étudiante du Laboratoire sur la communication et le numérique (LabCMO), du Laboratoire sur l’influence et la communication (LabFluens) et de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF).

Marion Ferrandery

De la télévision linéaire aux plateformes numériques : les reconfigurations des espace-temps audiovisuels destinés aux jeunes par le service public français

 

Marion Ferrandery est docteure en Sciences de l’information et de la communication et membre du laboratoire CIM (Communication, Information, Médias) – Sorbonne Nouvelle. Elle a soutenu en 2023 une thèse portant sur les stratégies d’adresse et les représentations de la jeunesse à la télévision française, et s’intéresse plus généralement aux discours et aux représentations de la jeunesse et de la famille circulant au sein des médias traditionnels et numériques. Elle est actuellement post-doctorante dans le cadre du projet AppLAB (Apprendre par la bande) au LabEx ICCA (CERLIS ; Experice ; LabSIC ) au sein duquel elle analyse la production de vidéos internet amateurs ayant vocation à diffuser des savoirs ou de montrer des savoir-faire.

Samuel Heine et Christopher Ravenelle

Entre censure, création et engagement — Observation des modifications amateurs de Mount and Blade II: Bannerlord quant au genre

 

S’écartant de l’idée d’une « œuvre d’art originelle », la question des modifications faites par les joueurs.ses (mods) est un aspect qui est souvent mis de côté par les studios de développement et les études en jeu vidéo. Pourtant, autant que les balbutiements des jeux vidéo sont intrinsèquement liés aux pratiques de piratage, la pratique du modding a rassemblé plusieurs communautés autour du partage de ces modifications. Ces créations coconstruites avec l’équipe de développement peuvent aussi témoigner d’un positionnement avec l’original, car le contenu produit peut autant s’arrimer avec celui du jeu qu’entrer en opposition (voire en confrontation) avec celui-ci.

Notre présentation cherche ainsi à questionner comment les plateformes de diffusion des mods de Mount and Blade II: Bannerlord permettent des réappropriations marginales, engagées ou de censure du contenu culturel. Pour ce faire, les plateformes Steam et Nexus sont explorées pour repérer les modifications qui touchent les personnages féminins, notamment en ce qui a trait à leur jouabilité et leur présence.

En étudiant la description des mods et les commentaires associés, nous abordons les contextes d’ajout, de censure et de modification qui trouvent leur source autant dans des désirs d’un « réalisme historique » que de diversité ou de récits plus complexes. Nous souhaitons démontrer que ces formes de « piratages » du jeu prennent parfois des positions complètement opposées par rapport à l’expérience originale.

 

Samuel Heine est candidat au doctorat en études cinématographiques à l’Université de Montréal. Il a précédemment complété une maîtrise en histoire à l’Université de Sherbrooke où il a travaillé sur la représentation du quartier chinois de Montréal dans la presse. En utilisant une approche interdisciplinaire, il poursuit désormais ses recherches sur les représentations médiatiques des populations minorisées en étudiant les jeux vidéo et les revues vidéoludiques. Ses projets portent notamment sur la question des espaces ethnicisés, la diversité dans les revues vidéoludiques et la question de la race dans les univers fantastiques.







Christopher est candidat au doctorat en études cinématographiques à l’Université de Montréal. Dans le cadre de sa thèse, il s’intéresse aux motivations à jouer dans les expériences en monde ouvert afin de comprendre la façon dont les joueuses et joueurs déterminent leurs actions et régulent leur comportement en jeu. En parallèle à son sujet, Christopher s’intéresse aux communautés de jeu, à la production de contenu amateur ainsi qu’aux méthodes pour enseigner les bonnes pratiques éthiques des jeux vidéo.

Tara Karmous

La Fin des Paillassons : proposer un nouveau regard sur l’histoire de l’art grâce à la réalité augmentée

 

Cette présentation se concentrera sur la réflexion qui a nourri le projet intitulé La Fin des Paillassons, créé par Tara Karmous et Clémentine Brochet. Leur travail propose de revisiter des œuvres et des artistes qui ont marqué l’histoire de l’art selon une perspective féministe. En passant par la place de la muse dans l’acte créatif jusqu’à la remise en question du titre de « génie », La Fin des Paillassons permet aux visiteur·euse·s de musées d’accéder par le biais de la réalité augmentée à un discours renouvelé. Il s’agira donc de présenter la technologie de la réalité augmentée utilisée ici comme un outil au service d’un projet féministe et pédagogique.

 

Tara Karmous est professionnelle de recherche au Laboratoire CinéMédias, adjointe à la Chaire de recherche du Canada en études cinématographiques et médiatiques et agente de coordination à la Chaire de recherche du Canada en création d’opéra. Sa maîtrise en cinéma, option recherche-création, achevée à l’hiver 2023, portait sur l’usage de la réalité augmentée et la géolocalisation dans des récits transmédiaux à visée activiste. Elle poursuit sa réflexion artistique en développant La Fin des Paillassons, un projet subventionné en réalité augmentée invitant à réviser le discours patriarcal en histoire de l’art.

Frédérique Khazoom

 

Comprendre Netflix en tant qu’assemblage // Understanding Netflix as an Assemblage

 

Netflix est une compagnie continuellement façonnée par des facteurs économiques, sociaux et politiques qui affectent plusieurs aspects de son service de streaming simultanément, ce qui la rend difficile à saisir. Par exemple, s’agit-il d’une plateforme nationale, multinationale, mondiale? S’agit-il d’une entreprise de technologie, de télévision, de cinéma, de jeux vidéo? Cette résistance à une catégorisation permanente complexifie ce service par contournement, d’où le peu d’ententes « sur ce qu’est Netflix ou sur la manière dont il doit être compris par le public, les universitaires ou les régulateurs des médias » (ma traduction, Lobato 2019, 20), et d’où les difficultés à comprendre les conséquences qu’une telle plateforme peut avoir à un niveau culturel.

Dans le cadre de cette proposition, j’utiliserai le concept d’assemblages pour étudier les principes généraux qui guident le dynamisme de Netflix en tant que plateforme en transformation continue. Plus précisément, il s’agira de se pencher sur la manière dont Netflix tire profit de ces statuts « entre-deux » pour répondre à des objectifs financiers dictés par Wall Street, et quelles conséquences cela peut avoir d’un point de vue culturel sur les contenus qu’elle produit. ///

Netflix is a company continually shaped by economic, social and political factors that affect several aspects of its streaming service simultaneously, making it difficult to grasp. For example, is it a national, multinational or global platform? Is it a technology company, a television company, a film company, a video game company? This resistance to permanent categorization complicates this OTT service, hence the lack of agreement on “what Netflix is or how it should be understood by the public, scholars, or media regulators” (Lobato 2019, 20), and the difficulties in understanding the consequences that such a may have at a cultural level.

In this presentation, I will use the concept of assemblages to investigate the general principles that guide Netflix’s dynamism as a company in continuous transformation. More specifically, I will look at how Netflix takes advantage of “in between” statuses to meet Wall Street-driven financial goals, and what consequences this may have from a cultural perspective on the content it produces.

 

Frédérique Khazoom est candidate au doctorat à l’Université de Montréal et à l’Université d’Amsterdam. Ses recherches portent sur l’évolution du médium télévisuel dans un contexte transnational, notamment en ce qui concerne les services par contournement et Netflix en particulier. //

Frédérique Khazoom is a joint PhD candidate at Université de Montréal and the University of Amsterdam. Her research focuses on the ongoing evolution of the television medium in a transnational context, especially as it pertains to OTT services and Netflix in particular.

Barbara Laborde

 

De l’usage des plateformes de visioconférence pour l’enseignement universitaire. Le cas particulier de la gestion de la pandémie de COVID 19 en 2020 (et au-delà…)

 

Cette communication s’appuiera sur une enquête de terrain effectuée pendant la pandémie (mars 2020/septembre 2020 – puis l’année universitaire 2020-2021) dans diverses universités françaises à travers des sources variées. Ce travail de terrain a permis de soulever quelques points saillants qui ont émergé des discours et des sources et ont été enrichis d’apport théoriques préexistants. La crise et l’usage plus ou moins improvisé, plus ou moins contraint, plus ou moins disruptif des plateformes de visioconférences pour maintenir les cours universitaires “en distanciel” permettent finalement d’interroger à nouveaux frais des spécificités de la relation pédagogique que les crises exacerbent. Ainsi, la communication s’articulera autour de trois réflexions problématiques particulièrement mises en question dans le cadre de l’usage des plateformes de visioconférence à des fins pédagogiques :

– La relation pédagogique comme conversation asymétrique ?

– La relation pédagogique comme co-présence déréalisée ?

– La relation pédagogique comme performance industrialisable ?

Nous verrons en quoi « l’usage des plateformes » a dans ce cas particulier maille à partir avec le politique, le pédagogique semblant rejoindre des interrogations plus générales sur les usages sociétaux des médias numériques et les formes d’industrialisation qu’ils supposent. Nombre de ces interrogations ont d’ailleurs précédé – et de loin – la période pandémique, permettant à la recherche un recul théorique utile pour mieux comprendre les événements récents.

 

Barbara Laborde est Maître de conférences à l’université Sorbonne Nouvelle (Paris 3), dans le département Cinéma et audiovisuel et membre de l’IRCAV. Agrégée de Lettres modernes, Docteure en Sciences de l’Information et de la Communication, elle travaille sur la télévision et les nouveaux médias (pratiques et usages spectatoriels), avec un regard approfondi sur les séries. Ses recherches se placent dans une perspective culturelle (Cultural Studies) et communicationnelle et son approche croise esthétique, technique, histoire et pragmatique avec une attention particulière portée à la pédagogie comme médiation pour l’éducation à l’image et l’enseignement du cinéma. Ainsi, elle co-dirige également un Master Professionnel en « Didactique de l’image. » et est coordinatrice d’une Licence professionnelle GPSAC.

Ses publications tournent autour de l’objet « télévision » et de ses extensions actuelles avec une attention spéciale portée à une éducation aux médias qui ouvre aux études cinématographiques des perspectives renouvelées. Elle a publié récemment De l’enseignement du cinéma à l’éducation aux médias, trajets théoriques et perspectives pédagogiques, coll. « Les Fondamentaux », Presses Universitaires de la Sorbonne Nouvelle (2017) et a co-dirigé en 2014 le n° 7 de la revue Mise Au Point, revue scientifique en ligne de l’AFECCAV sur Les Enjeux des Études cinématographiques et audiovisuelles : Théories, Méthodes, Idéologies, Finalités.

Laurence Leveneur

Les intermittences du cœur. De quelles façons les métriques conditionnent la promotion des contenus télévisuels sur les réseaux socionumériques ?

 

Dans cette communication, nous montrerons les résultats de l’analyse d’un corpus composé à partir d’extractions fournies par l’Institut national de l’Audiovisuel et l’application CrowdTangle, et qui se compose des discours et métadonnées associées aux contenus publiés sur les pages et comptes officiels des chaînes TF1, France 2 et M6 sur Facebook, Instagram et Twitter entre 2009 et 2021. Nous tenterons de comprendre quels sont les contenus les plus plébiscités par les internautes. Sont-ils ceux que les community managers des trois chaînes étudiées valorisent dans leurs discours ? Que nous apprennent les métriques (nombre de réactions, de vues, de partages) sur ce qui capte véritablement l’attention des « spectateurs numériques » (Tréléani et Jost, 2020) ? Ces derniers sont-ils véritablement des « téléspectateurs participatifs » (Ségur, 2022) ? Compte-tenu des contraintes qu’imposent les logiques algorithmiques et affectives de ces plateformes, les internautes réagissent-ils à certains types de contenus plus qu’à d’autres ? Certains genres télévisuels sont-ils davantage plébiscités ? Les contenus télévisuels les plus viraux sur ces dispositifs correspondent-ils à ceux dont les audiences sont les plus fortes ?

 

Laurence Leveneur est Maîtresse de Conférences Habilitée à Diriger des Recherches en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université Toulouse Capitole. Membre de l’IDETCOM (Institut du Droit, de l’Espace, des Territoires, de la Culture et de la Communication, EA 785), elle fut aussi chercheuse associée à l’Institut National de l’Audiovisuel entre 2020 et 2022. Ses derniers travaux portent sur les stratégies de communication des chaînes de télévision françaises sur les réseaux socionumériques et l’analyse des trajectoires professionnelles des femmes animatrices et productrices de jeux et variétés télévisés.

Amanda Lotz

Studying Streaming: a journey

This keynote traces my decade-long research agenda investigating streaming video services, their technological and economic affordances, and how these affordances enable content and content strategies distinct from previous distribution technologies. Rather than simply reviewing findings, the talk explains how and why the work developed and sets it in context. It also illustrates a practice for studying media industry change – and related cultural components – that remain dynamic.

 

Amanda D. Lotz is a professor and leader of the Transforming Media Industries research program in the Digital Media Research Centre at Queensland University of Technology. She is the author, coauthor, or editor of twelve books that explore television and media industries and has consulted and provided strategy guidance about digital change in screen industries for business and government for more than a decade. She has published articles about the business of television at Quartz, Salon, and The New Republic, hosted the Media Business Matters podcast (2014-18), and writes about television and media on LinkedIn. She was named a Fellow of the International Communication Association in 2020.

Arnaud Mercier

Comment un rival peut devenir tour à tour concurrent puis allié : le changement de rhétorique des dirigeants de télévision française vis-à-vis de Netflix

 

Professeur en information-communication à l’Institut Français de Presse (université Paris Panthéon-Assas), il est spécialiste de communication politique, des évolutions numériques du journalisme, de l’usage des réseaux socionumériques. Il a ainsi dirigé les ouvrages Gilets jaunes : un défi journalistique, (Éditions Panthéon-Assas, 2022) ; La communication politique, (CNRS éditions,) en 2017 et #info : commenter et partager l’actualité sur Twitter et Facebook (éditions de la MSH) en 2018.

Marie-Caroline Neuvillers et Gaëtan Rivière

Les communautés des amateurs de ballet sur Instagram : pratiques numériques et créatives

 

Les plateformes inscrivent les narrations des balletomanes dans un processus de créativité numérique. Dans la narration de leur identité, les amateurs de ballet démontrent en effet la connaissance des codes de leur communauté par la création d’un panthéon numérique du ballet permettant la reconnaissance et l’accès à une communauté construite autour d’une passion et d’interactions. les contenus des récits numériques qu’ils produisent deviennent matériaux de pratiques personnelles, partagées entre fans, dont la maîtrise subordonne l’intégration, entre érudition, passion et rigueur. Entre appropriation des normes esthétiques et symboliques, et interactions communautaires produites sur Instagram, il s’agira d’analyser par une approche qualitative les contenus et leur éditorialisation, les réseaux et interactions issus d’un corpus de comptes dédiés au ballet.

 

Marie-Caroline Neuvillers est Maîtresse de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication à Avignon Université et membre du Laboratoire Culture & Communication. Ses travaux de recherches portent sur les formes et les récits médiatiques, les dispositifs socio-techniques numériques ainsi que sur les pratiques et usages de leurs utilisateurs. Elle travaille également sur les injonctions à la création dans les industries culturelles et créatives.





Gaëtan Rivière est responsable de la recherche au Centre National des Arts du Cirque et titulaire de la chaire ICiMa. Docteur en études circassiennes après une thèse interdisciplinaire à la croisée des SIC, des arts du spectacle vivant et de l’histoire, ses recherches portent actuellement sur le cirque contemporain, des esthétiques jusqu’au développement de la recherche-création.

 

Joa Neves

#OnVousRépond sur France Télévisions : un outil de service public

Joa Neves est doctorante en sciences de l’information et de la communication à l’Université Sorbonne-Nouvelle au sein du laboratoire Communication, Information, Médias (CIM). Après avoir été monteuse au cinéma et à la télévision pendant dix ans, elle prépare une thèse sur la construction d’une communauté nationale française par le groupe de service public France Télévisions pendant la crise du covid19.

Joa Neves est une des organisatrices de cet événement et est en charge de l’axe « Plateformes et médias traditionnels », pensé à partir de la recherche qu’elle développe pour l’occasion.

Li Zeyu

(Re)tourner vers une culture cinéphilique sur les plateformes participatives – à l’exemple des commentaires Danmu des quatre films français sur Bilibili

Importé du Japon, Danmu (ou Danmaku) rencontre un grand succès en Chine grâce aux sites de partage de vidéos, tel que Bilibili. Danmu est une forme de commentaires en ligne défilés synchronisés au cours de la projection des contenus audiovisuels. Si par sa nature de site de partage de vidéos, Bilibili permet déjà une grande participation de « prosumer », le système Danmu englobe davantage des publics dans ce processus de fabrication en les rendant plus visibles par rapport aux formes commentaires traditionnels. Au cours de sa transformation ces dernières années, bien que le site s’approche de plus en plus de la plateforme VOD en achetant les droits des films et séries, Danmu reste toujours un atout dans tous les rubriques.

L’utilisation du Danmu est très distinguée dans le visionnage du film des autres contenus audiovisuels (clip ou séries). Lors de nos entretiens, la quasi-totalité des enquêtés préfèrent regarder tranquillement (tout seul) les films. Le cinéma est considéré comme un art plus sérieux et qui demande une concentration absolue et une réflexion individuelle. Cependant, le plaisir de revisionner avec le Danmu est souligné. Le Danmu permet aux utilisateurs de revivre une expérience spectatorielle avec les autres spectateurs en juxtaposant les différentes temporalités des spectateurs et du récit. Ces commentaires, souvent très courts, au lieu d’être classifiés selon l’ordre d’apparition ou de préférence (pertinence) comme dans la plupart de cas, défilent avec la projection du film, et s’adressent souvent qu’à une séquence ou une scène, s’accumulent au niveau d’espace et du temps. Ce fort encrage du commentaire au film favorise cette interaction et cette envie de participation. En même temps, avec son système totalement anonyme, les autres n’arrivent pas à identifier les « auteurs » de ces propos, parce que même une identité virtuelle par le pseudonyme n’existe pas. Les publics sont invités davantage à s’exprimer. Néanmoins, la simple inscription ne permet pas de devenir le vrai utilisateur de plateforme ainsi de sa fonctionnalité, un accès plus ou moins compliqué est demandé pour publier ses avis, qui permet une première sélection. A travers une analyse sur les Danmu de quatre films français les plus vus sur site, nous remarquons que ces commentaires, loin d’être un produit de (semi-)professionnalisation comme dans des sites cinéphiliques, expriment avant tout une émotion personnelle liée à la fois aux œuvres mais aussi à sa propre expérience, souvent nostalgique. Les œuvres filmiques sont fragmentés par les commentaires Danmu, qui permet à une compréhension et appréciation miniature. Les commentaires ne se limitent pas simplement à une appréciation et interaction avec les œuvres, mais aussi avec la plateforme, les autres œuvres filmiques et surtout avec d’autres spectateurs. Une communication et une communauté d’entraide intertemporelles mais simultanées se fondent. Une « polyphonie » est ainsi composée. Avec peu de nouveaux films (voire peu de films), Bilibili devient une place mémorielle et une foire de discussion et de transmission « carnavalisée » pour les spectateurs. Les « vieux » films, en tant que patrimoine, persistent et revivent grâce à une mémoire collective du passé qui se partagent mais aussi à la construction permanente des nouvelles mémoires.

Zeyu Li, doctorant en communication de l’INSEAC (Institut National Supérieur de l’Éducation Artistique et Culturelle) du CNAM, laboratoire Dicen-IdF. Il fait une thèse sur les jeunes publics cinématographiques de petites villes chinoises à l’ère numérique. Il s’intéresse à la notion des petites villes, de son éloignement et de sa proximité, aux publics du cinéma et de la culture en salle et en ligne.

David Nieborg

Platforms and cultural production

Dr. David B. Nieborg is an Associate Professor of Media Studies at the University of Toronto. Currently, he is a residential fellow at the Institute for Advanced Study in Princeton. He held visiting and fellowship appointments with MIT, the Queensland University of Technology, the Chinese University of Hong Kong, and the University of Amsterdam. David published on the game industry, app and platform economics, and game journalism in academic outlets such as New Media & Society, Social Media + Society, Internet Policy Review, and Media, Culture and Society. He is the co-author of Platforms and Cultural Production (Polity, 2021), which is translated in Italian and Chinese, and Mainstreaming and Game Journalism (MIT Press, 2023)

Katharina Niemeyer et Christine Thoër

Appropriations des séries marquantes et réflexions identitaires en contexte de visionnement connecté – Expériences de jeunes adultes au Québec

 

Les séries sont de plus en plus accessibles via les plateformes de vidéo à la demande et constituent les contenus regardés le plus souvent par les jeunes adultes (18-25 ans) au Québec. Ces contenus jouent un rôle particulier dans le processus de réflexion et de construction identitaire des jeunes adultes en raison des enjeux qui y sont abordés et qui rejoignent plusieurs des questionnements à ce moment de la vie, de l’inscription de la pratique des séries dans le quotidien, de la complexité et de la durée du récit sériel, et de son caractère de plus en plus transmédiatique avec la production et la circulation de paratextes sur les médias socionumériques. L’objectif de la recherche que nous avons menée est de comprendre comment les pratiques de visionnement connecté de séries participent du processus de réflexion identitaire des jeunes adultes. Dans le cadre de cette communication, nous nous penchons plus spécifiquement sur les contextes et modalités d’appropriation des séries et l’apport de ces expériences dans la trajectoire des jeunes adultes. Nous visons également à cerner comment les dispositifs de visionnement connecté, qui déterminent des possibilités et des limites d’usage et contribuent au sens de l’expérience des fictions sérielles, transforment l’articulation entre expériences de vie et usages des séries comme ressources identitaires. Les résultats que nous présentons s’appuient sur une recherche qualitative et plus spécifiquement, sur deux entretiens semi-dirigés que nous avons réalisés de septembre 2021 à octobre 2022, auprès de 20 jeunes adultes, âgés de18 à 26 ans et vivant dans le grand Montréal. Le premier entretien portait sur les pratiques de visionnement connecté de séries marquantes et les réflexions identitaires que ces expériences avaient suscitées. Dans le deuxième entretien, les personnes participantes étaient invitées à commenter des scènes phares qu’elles avaient choisies et à discuter les éléments narratifs et esthétiques qui les avaient particulièrement interpellées. Nos résultats mettent en évidence quatre formes d’appropriation de l’expérience de visionnement de ces séries, qui supportent le processus de construction identitaire : 1) la création de souvenirs numériques, les séries agissant comme réservoirs de mémoire et jalons de la trajectoire individuelle; 2) la constitution d’une liste personnalisée de ressources numériques à mobiliser pour améliorer le bien-être et soutenir la gestion des émotions; 3) la mise en place d’espaces transitionnels au sein desquels les jeunes adultes négocient leur rapport au monde et à l’environnement médiatique sursaturé; et enfin, 4) l’engagement d’un dialogue entre récits fictionnel et personnel, qui favorise la mise en récit de soi et la renégociation des évènements biographiques. L’analyse montre que l’articulation qui s’opère entre la pratique de visionnement de séries et l’expérience biographique est renforcée par le contexte de visionnement connecté, et notamment par les plateformes qui favorisent l’accès aux séries et facilitent les pratiques de revisionnement, ainsi que par la production, la consommation et le partage de nombreux paratextes associés à ces fictions sérielles, qui augmentent la présence de ces contenus dans le quotidien des jeunes adultes.

Théoricienne des médias, Katharina Niemeyer est professeure à l’École des médias (Faculté de communication) à l’Université du Québec à Montréal, directrice du CELAT-UQAM (Centre de recherche Cultures-Arts-Sociétés).

Christine Thoër, Ph.D sociologie, est professeure au département de communication sociale et publique de l’UQAM. Elle est chercheure au Centre de recherche Cultures-Arts et Sociétés (CELAT) et au Groupe d’études et de recherches axées sur la communication internationale et interculturelle (GERACII). Ses recherches portent sur les pratiques de visionnement de séries des jeunes adultes en contexte numérique, l’expérience des récits de fiction et leur mobilisation dans le processus de construction identitaire.

Mahaman Ouattara

Médias traditionnels, plateformes numériques et « influenceurs web » en Côte d’Ivoire : reconfiguration du champ médiatique et enjeux socio-économiques

 

Cette communication s’intéresse à la réforme de l’audiovisuel ivoirien induite par sa récente libéralisation et numérisation. Si ce double processus a engendré depuis 2019, une pluralité télévisuelle, celle-ci favorise aussi le déploiement de stratégies de conquête des plateformes numériques. Dans ce contexte, l’« influenceur Web », à l’existence indissociable de la plateformisation de nos sociétés, semble devenir un acteur médiatique important qui sans cesse prend pied dans les médias traditionnels dont il est devenu aujourd’hui un professionnel incontournable. De fait, cette réflexion postule que, loin de concerner uniquement la redéfinition des normes et pratiques professionnelles médiatiques en Côte d’Ivoire, l’« influenceur Web » constitue aujourd’hui l’élément nodal des enjeux économiques des médias en Côte d’Ivoire. Elle adopte une perspective théorique propre à la socio-économie des médias.

Elle examine, à travers une analyse du cadre juridico-politique et de 8 entretiens menés auprès de 3 directeurs de programmes (RTI 3, NCI, Life TV) et de 5 « influenceurs web », les enjeux économiques de l’industrie télévisuelle ivoirienne. Nos résultats montrent que l’« influenceur Web » à travers sa présence sur les plateformes constitue une importante source de profits dont les médias audiovisuels et les plateformes, en tant que plus grands bénéficiaires, ont intérêt à entretenir l’activité.

 

Doctorant en 3 ème années en SIC; Laboratoire du GRESEC (Groupe de recherche sur les enjeux de la communication), Université Grenoble Alpes, sous la direction de Vincent Bullich, PR Université Lumière Lyon 2

Aurélie Petit

The Hentai Streaming Platform Wars

 

In the Summer 2019, two hentai (Japanese pornographic anime) streaming platforms, FAKKU and Hentai Haven, made headlines following the public conflict between their respective website owners, Jacob Grady and Papa HH. Their argument revolved around misguidance due to Grady’s desire for his legal platform to become number one, or the «Crunchyroll of hentai» and his willingness to take down pirate platforms in the process –a digital conflict I am calling here: the hentai streaming platform wars. However, this fight between the two platform owners, and Hentai Haven’s subsequent disappearance from their shared ecosystem, was only the beginning of the story. In this paper, I propose that in order to understand the cultural industry of hentai online distribution and what is truly at stake between legal and pirate platforms, we must first examine the issues of copyright as it relates to pornographic materials.

 

Aurélie Petit (she/her) is a Ph.D. candidate in the Film and Moving Image Studies program at Concordia University, Montreal. She specializes in the intersection of technology and animation, with a focus on gender and sexuality. Her doctoral thesis examines the role Japanese animation U.S.- based online communities played in shaping contemporary sociotechnical uses of social media, and in particular exclusionary practices towards women users. During the summer 2023, she worked as an intern with Tarleton Gillespie at the Social Media Collective (Microsoft Research New England) to work on animation porn moderation. She is currently a Scotiabank Doctoral Fellow in AI and Inclusion at the University of Ottawa AI + Society Initiative, where she researches the ethics of deepfake pornography with Jason Millar and the CRAiEDL team.

Julie Ravary-Pilon

Dé/faire les politiques EDIA en culture au Québec : étude de cas de la plateforme radiocanadienne Tou.tv

 

Depuis les années 2010, plusieurs des théoriciennes fondatrices de la pensée intersectionnelle invitent à une mise à jour des usages de leur théorie dans des programmes Équité Diversité Inclusion Accessibilité-EDIA (Creenshaw, 2011, Bilge 2013 et 2015). Selon elles, il est primordial de se prémunir d’une vigilance critique face aux stratégies opportunistes (ou au mieux de cooptation) qui, loin d’être investies dans une justice sociale transformatrice, utilisent le terme à tout vent, diluant ainsi l’échange politique entre les personnes travaillant au dévoilement des structures de l’iniquité qui vise à opérer un changement concret pour les individus, les institutions et la société (Bilge 2013).

À la manière de ces travaux récents, cette recherche vise à interroger les programmes EDIA mis en place par Radio-Canada et plus précisément leurs impacts concrets sur sa plateforme francophone Tou.tv.

Une étude de la mutation de la série web Féminin/Féminin (Chloé Robichaud, 2014 et 2018) du site Lez Spread The Word à Tou.tv ainsi qu’une analyse du plus récent plan stratégique Entre nous, c’est pour la vie (2019-2025) nous permettra de peindre un premier portrait des promesses remplies et des opportunités manquées par la plateforme Tou.tv.


Julie Ravary-Pilon enseigne le cinéma, la télévision ainsi que les études culturelles et critiques à l’Université de Montréal. Ses spécialités portent sur les études féministes, des genres et des sexualités dans les médias. Elle est l’autrice du livre Femmes, nation et nature dans le cinéma québécois (2018) et co-directrice du collectif Pour des histoires audiovisuelles des femmes au Québec : confluences et divergences (2022, avec Ersy Contogouris).

Jean-Charles Ray

Hackers des imaginaires©, Le jeu de rôle au coeur des plateformes numériques

 

Nourri d’innombrables contenus culturels et orienté vers une pratique sociale d’intercréativité technologiquement rudimentaire, le jeu de rôle a été qualifié par Coralie David à la fois de « cœur d’une culture geek postmoderne » et de « précurseur de la culture participative de Jenkins » (David, 2015, p. 277 ; 296). Plus encore que le jeu vidéo, l’histoire de ce médium est traversée par une tension entre les identités de consommateur.ice et de hacker, entre le développement de franchises transmédiatiques et la création amateure/artisanale. Le développement de pratiques ludiques et spectatorielles en ligne a encore complexifié cette ambivalence : sur Youtube, les joueur.ses regardent des parties jouées par des acteur.ices, tandis que sur les tables virtuelles, ielles peuvent recréer à distance l’intimité de leur groupe de D&D, sous le contrôle du conglomérat Hasbro… Cette communication vise à former un état des lieux des tensions actuellement réactivées au sein du jeu de rôle entre la liberté interactive et intercréative et le contrôle des entreprises détentrices de propriétés intellectuelles ainsi qu’à interroger le statut d’interacteur.ice attaché aux transpositions de cette activité sur les plateformes.

 

Jean-Charles Ray est chargé de cours en études du jeu vidéo et du cinéma à l’Université de Montréal, chercheur associé au laboratoire Ludov, docteur en Etudes Cinématographiques (Université de Montréal) et en Littérature Comparée (Université Paris III – Sorbonne Nouvelle). Il s’est spécialisé dans l’étude des liens entre narration et jeu et dans l’exploration de l’horreur en littérature, cinéma, jeu vidéo et jeu de rôle papier.

Nicolás Darien Sánchez et Zaira Zarza

Archiving Dissenting Bodies Online: Anarcheologies of Cuban Queer and Black Lives

 

The Socialist Revolution defined itself as the main measure to gauge identity politics among Cuban citizens since 1959. Prioritized above all else, to be a revolutionary ––a supporter of the egalitarian regime–– or not, gradually became the principal form of self-identification and a requisite for communal belonging on the island. This ideological constraint blurred and/or omitted individual and collective identities historically marginalized ever since. Thus, it instaurates a patriarchal and homophobic predicament at the heart of the new sociopolitical system. This chapter explores two contemporary Cuban media outlets that function as digital archives of Cuban feminist, queer, and black lives. Cubenecuir (2019-present) is an online repository devoted to preserving Cuba’s queer history led by independent archivist and researcher Librada González while Negra cubana tenía que ser (2011-present) by Afroqueer cyber-feminist Sandra Alvarez is the first Afrofeminist blog in Cuba. These sites’ online strategies visualize areas of racial, gender, and sexual identity activism on the island and in the diaspora through a radical intersectional lens. 

Drawing from theories of media anarcheology (Paalman et al. 2021, Goddard 2015) and silenced archivism (Moss and Thomas 2021, Carter 2006), we will examine Cubenecuir and Negra cubana as performative revisions of the past as they excavate invisible stories of dissenting Cuban bodies (Bonnerjee 2020) and remediate them in the present. We seek to consider how both case studies reconfigure silenced archives of Cuba’s official history by constructing new repositories with increasing self-management and broader documentary autonomy. In doing so, we will analyze these platforms’ critical engagement with previous living archives and sources such as journals (Bohemia and Carteles), films (No porque lo diga Fidel Castro by Graciela I. Sánchez, 1988), and music (Ochun Records’ album A Natural Masterpiece by Eduardo Davidson, as well as the work of rap bands Obsession and Krudas Cubensi.) Digitizing and re-archiving these vulnerable media offers means for community formation that enable new kinds of on and offline activism in today’s Cuban media landscapes.

 

Darien Sánchez Nicolás est titulaire d’un doctorat en études cinématographiques et en images en mouvement de l’École de cinéma Mel Hoppenheim de l’Université Concordia. Sa thèse de doctorat, Cinematic Voyages : Québécois Transnational Filmmaking and Cuban Domesticity, a examiné les relations entre le tourisme international, la production cinématographique transnationale et la vie domestique dans l’île. Il est chargé de cours dans les départements de sciences sociales et de sciences humaines, philosophies et religions au Collège John Abbott, à Montréal, au Canada. Il a également travaillé comme pré-sélectionneur et programmateur de films pour le Festival international du film de Toronto (TIFF), le Festival Latinarte et le Festival international du film sud-asiatique de Montréal (SAIFFM), entre autres. Il a reçu des bourses du Conseil national des sciences et de la technologie du Mexique (CONACYT), la bourse de la Fondation DeSève, la bourse de recherche Globalink de MITACS et la bourse du Fonds de recherche du Québec-Société et Culture. Il est actuellement chercheur postdoctoral au Vulnerable Media Lab de l’université Queen’s.

 

Zaira Zarza est professeure adjointe au département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal. En tant que programmatrice, elle a travaillé aux festivals internationaux du film de Toronto et de Carthagène. Elle a aussi dirigé le Festival de cinéma de l’Association des études latino-américaines (LASA), Boston 2019. En 2015, Zarza a fondé Roots and Routes : Cuban Cinemas of the Diaspora, un projet itinérant pour la promotion et circulation d’œuvres cinématographiques et médiatiques réalisées par migrant.es cubain.es. Son livre Caminos el cine brasileño contemporáneo a été publié par Ediciones ICAIC en 2010.Ses recherches actuelles portent sur les industries créatives et les économies des films et des médias des Caraïbes ainsi que sur les archives du cinéma latinx–canadien.

Louisa Stein

Gifsets & Stage Mixes, Icons, Loops, and Pics: Fan Moving Images & Social Media Migration

 

In this presentation, I examine short form fan video modes prevalent across multiple platforms, including youtube, tumblr, twitter, and bluesky. Fan video forms such as stage mixes, gif sets, and video/gif loops function as community building, self-expression, analysis, compression, and expansion. These varying forms have been shaped out of the interplay between community discourse & interface affordances. Given recent changes in social media ecosystems post Elon Musk’s takeover of twitter, I examine how these fan forms are shifting in the face of fandom fragmentation and dispersion across multiple platforms.

 

Louisa Stein is Associate Professor in the Film and Media Culture Department at Middlebury College. She is co-editor of the in-progress Routledge Companion on Fan Video and Social Media (submission inquiries welcome!), author of Millennial Fandom (University of Iowa Press, 2015), and co-editor of *A Tumblr Book (*University of Michigan Press, 2021) **and Sherlock and Transmedia Fandom (McFarland, 2012). Her research focuses on fandom, audience authorship, fan video, and remix culture. Louisa also is a founding member and organizer of the Fan Studies Network-North America annual conference.

Marc Steinberg

 

From Convenience Stores to Digital Streaming: Towards a Global Analysis of Lean Convenience

 

On-demand digital services from video streaming on-demand to digital payment services, often mediated by smartphones, are globally described by academics, journalists, and the companies themselves as providing convenience. Convenience is the dominant rhetoric that at once hails the consumer with 24/7 access to content, and also justifies the just-in-time work conditions of precarious labor. This talk proposes a critical and historical analysis of this uninterrogated concept of convenience. Responding to a call for media studies to take global supply chains and non-Western media industries more seriously, it offers a cross-sectoral and transnational analysis of the just-in-time infrastructures that support the feelings of convenience associated with digital platforms. It does so via a focus on an overlooked object: the Japanese convenience store. I will argue that the Japanese convenience store offers a technological and organizational lineage of the form of convenience that informs on-demand digital services.

 

Marc Steinberg is Professor of Film and Moving Image Studies at Concordia University, Montreal, and director of The Platform Lab. His work interrogates media industries and technological developments from within the context of East Asia. For the past decade his work has addressed the forms of platformization underway in Japan in particular, and Asia more widely. He is the author of Anime’s Media Mix: Franchising Toys and Characters in Japan (University of Minnesota Press, 2012), The Platform Economy: How Japan Transformed the Commercial Internet (University of Minnesota Press, 2019), and co-author of Media and Management (University of Minnesota Press, 2021). He has co-edited special issues of Asiascape: Digital Asia on “Regional Platforms,” and Media, Culture & Society on “Media Power in Digital Asia: Super Apps and Megacorps.” His current book project examines Japanese convenience stores as a site from which to understand the dominance of convenience as a rhetoric and affect of the era of on-demand work and leisure.

Jenny Sundén

Tactical kink obscurity: Resisting public visibility on sexual social media platforms

 

Building on and expanding discussions of the value of anonymity and pseudonymity in digital cultures in general, and in queer digital cultures in particular, this presentation explores notions of opacity as modes of resistance to dominating regimes of visibility on and beyond social media platforms. Across queer, postcolonial and digital media theorizing, opacity provides a way of thinking through the tension between the visible and the invisible, challenging the idea of public visibility and identification as that which drives data cultures and legitimizes marginalized sexual practices and expressions. Suggestive of discussions on tactical, queer uses of social media in terms of disconnection and reluctance, opacity affords yet another way of thinking resistance to platform power and user control. Based on an ethnographic study of the Swedish digital BDSM, fetish and kink platform Darkside, this presentation theorizes opacity in two ways: first, as a way of discussing tactical uses of Darkside between modes of revealing and concealing, and second, as a way of conceptualizing the platform as a borderland between intelligibility and unintelligibility. Opacity implies a lack of clarity; something opaque may be both difficult to see clearly as well as to understand. Drawing on Édouard Glissant (1997) and his idea of “the right to opacity” as a form of resistance to surveillance and imperial domination, a digital sexual politics of opacity could help provide recognition without a demand to fully understand sexual otherness, opening up for new modes of obscure and pleasurable sexual expressions and transgressions on social media platforms.


Jenny Sundén is Professor of Gender Studies at Södertörn University, Sweden. She has been a Visiting Scholar at University of California at Berkeley; University of Surrey; Peking University, Beijing; Hunter College (CUNY), New York City; and University of Turku. She currently focuses on digital sexual cultures, sextech and the queer feminist politics of pleasure. She is the PI of the research projects “Rethinking sexuality: A geopolitics of digital sexual cultures in Estonia, Sweden and Finland”, funded by The Foundation for Baltic and East European Studies (with Susanna Paasonen and Katrin Tiidenberg) and “Digital sexual health: Designing for safety, pleasure and wellbeing in LGBTQ+ communities” funded by Forte: Swedish Research Council for Health, Working Life and Welfare (with Kath Albury and Zahra Stardust). She is the author of Material Virtualities: Approaching Online Textual Embodiment (Peter Lang, 2003), Gender and Sexuality in Online Game Cultures: Passionate Play (with Malin Sveningsson, Routledge 2012,) and Who’s Laughing Now? Feminist Tactics in Social Media (with Susanna Paasonen, MIT Press 2020).

Carl Therrien

«Is there a platform in this talk?» Extensions technologiques, commerciales et culturelles dans le monde de la PC Engine

 

Plus de 25 ans après le lancement de la première plateforme vidéoludique intégrant un lecteur de CD-ROM, force est de constater que ce corpus de 700 jeux demeure méconnu dans l’historiographie des médias en Amérique du Nord. Pourtant, NEC et Hudson Soft ont concrétisé dès la fin des années 1980 une série de concepts clefs aujourd’hui tenus pour acquis dans notre compréhension des plateformes vidéoludiques, et au-delà. Nous explorerons plusieurs de ces concepts à partir de nombreux exemples d’œuvres parus sur le support CD à l’époque, notamment la convergence technologique, la prolifération transmédiatique (le « media mix » au Japon) et les expérimentations intermédiales. Cette présentation permettra ainsi de constater le caractère protéiforme d’un objet médiatique qu’on peut difficilement stabiliser selon les termes usuels associés au concept de « plateforme », ce qui explique en partie son invisibilisation.

 

Carl Therrien est professeur en études vidéoludiques et cinématographiques à l’Université de Montréal. Il a publié en 2019 un premier livre à propos d’une vieille console géniale que tout le monde a déjà oublié (La TurboGrafx-16 / PC Engine) dans la collection Platform Studies de MIT Press. Il a également écrit de nombreux articles sur la question de l’immersion et sur l’histoire de genres populaires (comme les jeux d’aventure, les jeux d’horreur et les jeux de tir à la première personne). Ses travaux cherchent à intégrer un plus grand nombre de jeux vidéo au sein des canons étudiés par les historiens, afin de rendre visible toute la richesse et la diversité de cette culture.

Yu-Kei Tse

Understanding the ecology of Japanese television in the age of streaming

 

This presentation examines the contemporary television ecology in Japan, explaining how the regulatory structures, NHK’s Receiving Fee system, and the long-term dominance of terrestrial broadcasting have influenced the development of internet-distributed television. The existing research on the post-network era, internet-distributed television or online TV has tended to focus on the developed countries in the West, with North America, Western and Northern Europe and Australia being the key focus. There has not been much literature examining critically how internet-distribution television has evolved, how the terrestrial broadcasters have responded to such development, or what “online TV” or “internet TV” means in Japan. This presentation accounts for the changing meanings of “television” and “online TV” in the context of Japan today. It also considers how such non-Western cultural practices may help enrich our understandings of “internet-distributed television” and “online TV” in diverse cultural contexts.

 

Tse Yu-Kei Yu-Kei Tse is Assistant Professor at the Department of Society, Culture and Media at International Christian University, Tokyo, Japan. She received her doctoral degree, PhD, in Media and Communications from Goldsmiths, University of London in 2016. Her research adopts a critical, cross-cultural and ethnographic approach to transnational media and cultural flows, media’s changing social positions in the age of digitalisation and convergence, and media consumption. Her latest research project, funded by Grants-in-Aid for Scientific Research, Japan, examines the industry of subscription video-on-demand services in East Asia. Her work has been published on New Media & Society, International Journal of Cultural Studies and Journal of Cinema and Media Studies.

Ira Wagman

Platforming the Circulation of (Some) Canadian Television

 

This paper considers the circulation of different forms of Canadian television circulating on three different domestically available platforms. The first is the Canadian version of Pluto TV, a free advertising-supported service that launched earlier this year. The second is Hoopla, an American platform that allows access to a range of e-books, movies, comics, music television shows for access through public libraries. The third is CTV Throwback, a section of Canadian broadcaster CTV’s television “app” that allows viewers access to a range of old television series. In choosing these examples I aim to further broaden our understanding of streaming video platforms by focusing some attention on players which exist in the same market as the major actors such as Netflix, or Crave, or Disney to reflect on the different ways that online streaming platforms situate television within logics derived from the catalogue; to revisit what we might call the temporalities of televisual circulation; to develop a set of concepts for thinking about the relationship between “legacy” media institutions and digital distribution windows, and to inquire further about the ways such platforms contribute to the changing value of television.

An attention to these themes also allows us to consider the circulation of televisual commodities within markets rather than simply thinking in transnational terms. It also – I hope – can encourage a deeper theoretical consideration of the concept of circulation that pivots away from a concern with geography and towards an analytical language associated with temporality and valuation, and a greater attentiveness to the various intermediaries — individuals, institutions, and technologies — that influence the traffic of cultural commodities.

 

Ira Wagman is an Associate Professor of Communication and Media Studies at Carleton University in Ottawa, Canada. He researches and writes in the areas of media industry studies, cultural policy, media theory, and media ethics. The proposed paper is part of a project exploring the circulation of film and television in the streaming age. Dr. Wagman is also working on a book-length project exploring the intersecting histories of the early history of television, transformations at the Roman Catholic Church, and the onset of the <<Quiet Revolution>> in Quebec.